poezja

Brisé. La joyeuse destruction de notre dignité gît dans le caniveau, dans nos mains une bouteille brisée sans message, dans l’attente d’un signe ou d’une lumière vers laquelle s’orienter. Le désenchantement serine dans nos tripes. Puissions nous tomber dans un doux sommeil sans poison. Puissions nous sourire de toutes nos dents sans aucune honte. Puissions nous briser cette bouteille. // Shattered. Joyful destruction of all your dignity, lay gently in gutters with a bruised bottle, with no message in our hand waiting for a sign or a light to walk into. Disenchantment sings in our guts. May we sleep well without poison. May we smile with all our teeth, without shame. May we here shatter this bottle.

Bile noire. Je dois brûler mon monde de déception, arrêter de goûter à cette bile noire. J’ai perdu la saveur de mes jours d’innocence pour créer un monde de non sens. À toujours faire les mêmes erreurs, à toujours ressentir cette même souffrance, j’ai la sensation d’être piégé comme un rat sur un navire. Peut-être dois-je me jeter à la mer et éprouver ce qui nous sépare, un océan de frustration. Je sais que je ne suis pas totalement celui que j’aurais voulu être, mon monde m’a sculpté comme une triste statue, mais je sais que j’ai ma part de responsabilité. Il est temps de redéfinir mon univers, de couper les liens avec cette souffrance. // Black bile. I must burn my world of deception, end to taste this black bile. I have lost the taste of my days of innocence to create a world of nonsense. Always make the same mistakes, always feel the same pain, trapped like a rat on a ship. Maybe I should jump into the sea I just see what is dividing me and you, an ocean of frustration. I know I was totally not what I wanted to be. My world shaped me like a sad statue, I know I have my part of responsabillity. It's time to redefine my universe to cut the bounds of this pain.

Des millions de soldats aux milliers de visages. L'espace vierge a été souillé. Le besoin de contrôler l'extérieur à confiner l'intérieur, les premières idées on crachées leur semence destructrice. Peut-être une erreur de calcul, fait au hasard de l'ignorance… Ça a probablement débuté avec quelque chose, chaque commencement ayant une fin pour ces millions de soldats aux milliers de visages. // Millions of soldiers with a thousand faces. Virgin space was sullied. The need to control the outside has confined the inside, first ideas have spit their destructive semen. Maybe a miscalculation done randomly through one's ignorance..? It has probably started with something…each beginning has an end.

Résurrection. Une brise de vent frais vient mettre un terme à un hiver de plus, un terme à un état d'esprit gelé, par le mal de vivre et le mal à penser. Quelques bons souvenirs me reviennent, vous avez été loin si longtemps. Je donne mes souvenirs à une phrase attrapée au vol d'une langue que je ne comprends pas. Je donne mes souvenirs à la sensation de cette brise balayant l'incertitude d'une saison de mort, pour me laisser submerger par la sérénité. // Resurection. A light breeze puts an end to another winter, puts an end to a state of mind frozen by turmoil and static thoughts. A few good memories come back to me, you've been away for so long. I give those memories away to an elusive sentence as it flied from a tongue in a language that I can't understand. I give those memories away to the feeling of this breeze sweeping the uncertainty of a season of death, and allow myself to be filled with equanimity.

Ineptie et mosh pit. Nous étions soumis au lot commun, à l’horreur aveugle, au supplice vulgaire, et ses cris nocturnes soulignaient seulement le sordide de nos existences présentes. Le chant des sans-voix n’était pas sans charme quand un spasme annonça l’épilogue. « Son spectacle terminé, l’artiste salue son public…nice shoes and sweet tatoos. » l’absurde de la situation me hante et me déchire le cœur. // Inanity and mosh pit. We were subjected to the common lot, to the blind horror, to a vulgar torture and these shouts in the middle of the night could only underline the woeful squalor of our present lives. The singing of those with no voice was not without charm when a spasm announced the epilogue. “As his show is ending, the artist greets his public…nice shoes and sweet tatoos”. The absurdity of the whole situation haunts me and tears my heart away.

La paille et la poutre. Ils ont fait de nos souffrances un fond de commerce, histoire de dire qu’on est pas venue au monde pour rien, on va dire qu'on la choisit comme ça on paraîtra moins con le jour du jugement. A y regarder de plus prêt ce n'est qu'une acceptation de conditions pour avoir le droit de faire partit de ce monde. Mais comment juger le fait de  l'accepter..? Victime d’être coupable..? A y regarder de plus prêt ce n'est qu'une accusation sans preuve d'être en vie. // The straw and the beam. They made business out of our sufferings, just to say that we were not born or nothing, let's say we chose it, that way we'll look less damn stupid for judgment day. If you look at it more closely, it’s only an acceptance of conditions so as to have the right to take part in this world. But how can we judge the fact of accepting this..? Are we victims of being guilty... ? If you look at it of more closely it’s only an accusation without proof of being alive.

Sur le port. Dans l'odeur de la rouille et du sel, je lève mon verre d'eau verte et dégueulasse à l’érosion du sel sur la peinture. Bientôt des draps blancs recouvriront les murs. En attendant je lève mon verre à cette crasse familière avant que le béton ne mange les pierres. // On the harbord. In the smell of rust and salt I raise my glass of green disgusting water to the erosion of salt on the paint. white sheets will soon cover walls. In the meantime I raise my glass to that familiar dirt before the concrete eats the stones.

Nos morts. J’aime m’accrocher à ce que nous étions bien que je n'en tire aucune satisfaction. Je ne m'ouvrirai pas les veines pour si peu. On s’est si mal employé…le sujet c'est perdu dans le verbiage et pourtant, on danse sur un fil fantôme. Persistant par une entente sur les objets célestes éteins, on voit ce qui n'existe plus. Pourtant on se repère a nos morts...on conserve une pensée comme étant vérité, on se réfère a nos mort. // Our dead. I like hanging on to what we once were although I take no pleasure out of it. I shall not cut my veins open for so little. We were so badly used…the subject has lost its way through verbosity and yet, we keep on dancing on a ghostly thread. Persisting in our common agreement on faded celestial objects, we keep on seeing what does not exist any more. And yet, we find our way through life by referring to our dead...we hold on to a thought as being truth, by referring to our dead.

A l'approche du sacre. Ces lettres semblent êtres colériques, très lointaine pensée d'un esprit bucolique et de son héritage pourri par l'esclavage moderne, mais merde... A l'approche d'un nouveau sacre mon esprit se perd dans ces simulacres et perd toute rationalité à l'idée de devoir trancher. Entre la peste et le choléra, je ne sais plus quoi, plus pourquoi... Mais pourquoi..? Sommes-nous tous l'équipage d'un bateau condamné, souhaitons-nous le naufrage d'un navire à sauver. Rien ne pourra empêcher l'avilissante pensée de soumission, de réduction de liberté, de toute façon on terminera martyre de la situation et quel qu'elle soit, ils finiront par se gausser de nos tripes étalées. Mais qu'on se le dise, mieux vaut crever qu'oublier son amour propre et vivre avec une âme morte. // At the approach of the coronation. These letters seemed to be fiery, very distant thoughts of a bucolic spirit and of its heritage rotted by modern slavery, but what the fuck ?.. At the approach of a new coronation my spirit gets lost in these illusions and loses any rationality at the idea of having to decide. Between the devil and the deep blue sea, I don’t know what any more, I don't know why... But why..? Are we all the crew of a doomed boat, do we long for the (ship)wreck of a ship that was to be salvaged. Nothing can prevent the degrading thought of submission, of freedom reduction, anyway we shall end up as martyrs from the situation and whatever it is, they will eventually sneer at our spread guts. But hear what we say, it's better to croak that to forget your self-respect and live with a dead soul.

Pars vite [part.1] Pendants trop de temps j'ai réduis mon attention au misérable de nos existences et obscurcis la simplicité du bonheur, maintenant je peux voir que je ne suis pas plus malin que qui que ce soit, j’ai perdu mon temps à fixer la paille. J'ai pris trop de soin sur ce qui ne vaut pas la peine d'être indiqué sur les cartes, celles qui ont été brouillées. Ainsi, lentement j'ai dérivé à travers de mauvaises routes avec cette boussole cassée, j’ai perdu les latitudes, le nord comme le sud. Et bien que je sois revenu je me souviens encore de ces cartes postales que je t'avais envoyé - avec ces désastreux paysages que j'ai traversés - estampillées par ces pensées boueuses... Je t'en pris, brûle-les. Il n'y a aucune vérité dans leurs lignes, seulement l'obsession de stupide mots émotifs. // Run fast [part.1] For so much time my sight was reduced to the sad misery of our existence and obscured the simplicity of true happiness. Now I see, I'm no more clever than anybody else. I took too much care of what is not worth to be on maps, what's been blurred. And slowly, I have travelled through wrong ways with a broken compass. I have lost my bearings. And even if I'm back, I remember the postcard I wrote to you with the disastrous landscape I had crossed over, stamping on those muddy thoughts... Please burn it. There is no truth in it, only the obssession of stupid emotive words.

Pars vite [part.2] J'ai passé tellement de temps à errer bien que je connaissais ma destination depuis le début. Mes poches percées ont laissées couler l’argent que j’avais gardé pour voyager dans ce vieux train, cette argent qui a salie mes mains, ma fait voir des étoiles bien trop brillantes pour être vrai, depuis je crache sur ces paillettes. J’ai donc marché à travers champs et villes avec ces sacs de pierres en fardeau que mes larmes et ma sueur ont finalement érodés, maintenant je peux courir bien plus vite que jamais je ne l'aurais imaginé. Je sais que je suis en retard pour être heureux, mais je vais rattraper le temps perdu. // Run fast [part.2] I have wasted so much time wandering even if my destination was known from the start. I have not been able to save the money to travel to it. So I have walked with bags of stones but my tears (have) finally eroded this burden. Now I can run faster than I could ever imagine, I know I'm late but I will catch up the time that I wasted.

Les hippies sont morts. Depuis ce charnier où j'ai jeté les armes j'aperçois ces armées,ces régiments d'hommes aux pas cadencés, bras croisés et poings fermés, semblant retenir si fermement leurs sentiments dans leurs tripes. Toutes ces langues qui on tournées bien plus de neuf fois dans des bouches où pourrissent ces mots avariés par les non-dits séculaire, des mots fermentés et distillés jusqu'a ce qu'il ne reste que l'ultime cynisme. Toutes ces mâchoires, serrées à se péter les dents, s'ouvrent que pour fusiller de leurs cadavres putréfiés le parfum des fleurs. Il est à présent trop tard pour parler, quand toutes nos fleurs sont fanées et toutes leurs armes polies pour le combat final, nous périrons tous de ces "je t'aime" jamais dits…et de nos corps sans vie éclora des fleurs infannable pour fleurir nos tombes. // Hippies are dead. From this mass grave where I surrendered I can see armies, hear the rythmical steps of regiments of men marching with crossed arms and closed fists. They seem to firmly hold on to their fellings in their guts. And all those twisted tongues that were bitten much more than a thousand times in mouths where all the words they keep have been rotten for a long time in secular silences...words fermented and distilled, until only the taste of ultimate cynicism remains. And those jaws, clenched 'til the teeth break, and only opening to shoot. From their putrefied corpses a scent of flowers emanates. Now it's sadly too late to talk, when all our flowers are withered and all their guns are polished for the final fight, we will all perish from all these unsaid "I-love-yous" and from our lifeless bodies will unwilted flowers bloom to adorn our graves.

Rouge contre bleu. Depuis la naissance de l’hypocrisie dans la bouche de l'enfant, il est le verbiage politique pour les prétendants du salut de cette nouvelle Bible. Est-ce notre travail ? Cette acceptation de la pauvreté cachée derrière l’abondance de produits. La subversion reviendra-elle un jour..? L’amusement est devenu l’unique lien social entre les sociétés et leur peuple, c’est l’abstrait du concret. Il nous permet de nous approprier de l’espoir, dans un effort vain, de remplir le vide. Il justifie ses soldats comme ses martyrs, il est là pour garder le rêve infertile dans l'alcool saint, pour nous forcer à abandonner ce qui est resté pur, pour se battre à armes légales. Ce paysage, ce que nous devenons, pourquoi nous nous battons. Jamais, le champ de bataille n'a été si vide. La seule connaissance que j'ai : je ne sais rien et je ne suis rien dans cette démocratie. // Red Against Blue. Since the birth of hypocrisy in the child's mouth it is the political waffle of those pretenders to this new bible's salvation. Is it our work ? This acceptance of poverty hidden behind an abundance of products. Will subversion be back..? Entertainment has become the sole social link between societies and their people, it is the abstract of the concrete. It allows us to seize some hopes in a vain endeavour to fill the hole. It proves the soldiers and the martyrs right. It stands to keep the dream infertile inside holy alcohol, to force us giving up on what has stayed pure in order to fight on equal terms. This landscape, what we're becoming, why we fight. Never, has the battlefield been so empty. The only knowledge I have is that I know that nothing and I am nothing in this democracy.

La chair et le papier. C'est le cœur serré que j'exprime ces dernières volontés. Puisqu'on en est à mesurer, pour qui ou pourquoi, l'odeur du papier nous a éloigné. Un bref coup d'œil sur ce qu'on a pu paraître, une main tendue au milieu des êtres, aujourd'hui subsiste le fossé. Je ne blâme pas une quelconque envie ou direction opposée. C'est juste, que quelque part en nous, la chair n’a plus le même goût. On a du choisir entre la chair ou le papier. // Flesh and paper. I express this last will with a tight heart. Since we’re here to measure, for whom or what, the smell of paper tears us apart. A sidelong glance on what we seemed to be, a stretched hand in the middle of human beings, today the gap remains. I won't blame some urge, or the opposite direction. It’s just that, somewhere in ourselves, the flesh doesn't have the same taste anymore. We had to choose between the flesh or the paper.

Funeste. Pointer du doigt le mal qui nous ronge et le mal que l'on se fait, ce qui n’était pas désiré a prit racine et ainsi étant jugé, je nous vois comme coupable. Un être a montré le chemin d'une liberté, des mécanismes rouillés d’un esprit froid, il dénoue chaque nœud prends son pinceau et met de la couleur sur le nouveau jour levant. Ses mots étaient...apaisant, comme si ils pouvaient guérir les maux du monde, comme si ils pouvaient nous rendre la vue. Suffit-il d'y croire ? Si oui, alors j'y crois. Je crois que je suis vivant, je crois que je vais sortir de toutes les prisons et vivre. Je vais vivre. // Dire. Aim at the evil which eats away at us and the evil that we we've made to ourselves, what was not wished has took root and so being judged, I see us as guilty. A person showed the way to some sort of freedom, rusty mechanisms of a cold spirit, he undoes every knot, takes his brush and puts some new color on the new daybreak. His words were as a magic formula which would cure the troubles of the world, a magic formula which would give us the view. Is it sufficient to believe in it ? If yes then I believe in it, I believe that I am alive, I believe that I am going to leave out all the jails and I'll live... I’m going to live.